Faire face à vos émotions! Quel vaste sujet ! Tout le monde s’en donne à cœur joie ! « Joie », ça sonne positif, mais ce mot n’est pas dans le vocabulaire de tout le monde. Entendez-vous souvent : « Ah, je suis joyeux aujourd’hui !»? Les émotions sont-elles amies ou ennemies ? Les gérer ou pas ? Les accueillir: quésaco ? Que faire ?
J’écris cet article car j’ai accepté de participer à l’événement inter-blogueurs “Comment faire face à ses émotions et continuer d’avancer?» organisé par le blog Bien-etre-en-cours que j’apprécie, en particulier l’article «Mon défi anti-stress, 15 techniques inattendues pour apprendre à gérer son stress» que j’aime car sa créatrice a décidé de se bouger, de reprendre sa vie en main pour changer de travail et se créer une nouvelle vie.
Pour commencer cet article, je choisis la définition d’Eckhart Tolle:
« Une émotion est la réaction de votre corps à votre mental, ou encore le reflet de votre mental dans le corps. »
C’est une manifestation à l’intérieur de vous.
Alors « faire face » peut signifier « regarder en face » sans s’opposer.
Regarder à l’intérieur de soi.
Regardez à l’intérieur de vous!
L’émotion provient d’une situation extérieure à vous ou d’une histoire que vous raconte votre mental.
Eckhart Tolle, dans « Le pouvoir du moment présent », poursuit :
« Prenez l’habitude de vous poser la question suivante : Qu’est-ce qui se passe en moi en ce moment ? Elle vous indiquera la bonne direction. Mais n’analysez pas. Contentez-vous d’observer. Toujours votre intention vers l’intérieur. Sentez l’énergie de l’émotion. S’il n’y a aucune émotion, soyez encore plus attentif à votre champ énergétique, à l’intérieur de votre corps. C’est la porte d’accès à l’Être. »
Continuons avec un exemple personnel
Je reçois le SMS suivant :
“Bonjour Bénédicte, après une dernière délibération hier soir, nous avons finalement décidé de ne pas prendre l’appartement. Loulou pense que l’on sera trop affectés par le bruit des voitures/scooters, c’est un axe avec beaucoup de circulation. Nous préférons ne pas prendre le risque d’avoir à redéménager dans 6 mois ce qui vous indisposerait également. Nous sommes sincèrement désolés de ce désistement de dernière minute mais cela nous semble être la bonne décision. Merci pour le temps que vous nous avez consacré, nous espérons que vous trouverez des locataires rapidement. Bien cdlt”
Que peut-il bien se passer alors dans mon système limbique, mon cortex, mon hippocampe, mon insula, etc..?
Sur le moment, je me dis “tant pis, c’est comme ça” et je réponds par un autre SMS: “je suis déçue par votre changement d’avis. Le bruit des voitures et des scooters ne s’entend pas. Bonne continuation.”
En fait, j’ai réagi trop vite!
Même si je me suis dit “tant pis”, j’étais dans l’émotion.
Selon Lise Bourbeau,
« Une émotion est une agitation intérieure causée par une accusation mise en mouvement par une peur pour soi. »
Je décide de prendre un temps pour accueillir et appliquer « la technique d’observation » Je sors dans la nature, je marche et vais m’asseoir sur un banc au soleil ; je ferme les yeux et regarde ce qui se passe à l’intérieur de moi, sur les plans physique, émotionnel et mental.
J’entends:
- “j’ai perdu du temps”
- “cela fait 7 jours qu’ils m’écrivent qu’ils sont intéressés”
- “j’ai autre chose à faire cette semaine: écrire cet article, ainsi qu’un neuvième article sur les respirations et rédiger une infolettre”
- “je n’ai pas envie de me déplacer 2 fois à Paris”
Je suis dans l’accusation et le jugement.
Et puis soudain, les yeux toujours fermés, je vois les visiteurs devant moi et j’ai juste envie de leur dire “au revoir”.
Je me sens calme.
Je prends conscience qu’ils se sont désengagés et que je ne serais pas satisfaite de moi si je me désengageais aussi cette semaine en n’écrivant pas cet article, ni un neuvième sur les respirations, ni l’infolettre.
Je suis trop exigeante envers moi-même.
Et sans m’en rendre compte, j’ai voulu aussi un peu trop contrôler le court des choses.
Et mon mental revient!
Il revient car je me sens maintenant coupable.
Alors je retourne à l’intérieur de moi.
Je dis à mon mental que je prendrai peut-être à mon retour Rock water, Pine et/ou Impatiens (Fleurs de Bach).
Et je respire dans mon Coeur au soleil.
En résumé:
Réaction → Accusation → Émotion
Accueil, acceptation → Observation → Sentiment
Sentiment = Je me sens = je suis allé-e à l’intérieur de moi
Donc
« Comment faire face à ses émotions et continuer d’avancer » ?
J’utilise et je propose cette « technique d’observation » et les respirations (techniques psycho-corporelles), et parfois les élixirs floraux du Dr Bach. En savoir plus sur ces élixirs floraux dans l’article « Les bienfaits des fleurs de Bach ».
Je pratique aussi la biodanza; vous pourrez découvrir la vidéo inspirante d’Alejandro Balbi Toro intitulée « Émotions et sentiments ».
En accompagnement, je peux aussi utiliser l’hypnose, la sophrologie ou la sophrothérapie.
D’autres auront recours à l’EFT.
Il y a aussi de façon non exhaustive :
- les TCC (thérapies cognitivo-comportementales) qui travaillent à la modification des comportements et des croyances
- la régulation cognitive : « plutôt que de rester accroché à des ruminations mentales négatives, savoir prendre en compte le positif – un compliment, un sourire, une réussite, une bonne nouvelle, un ciel bleu… »
- l‘EMDR (eye movement desensitization and reprocessing ou désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), réservée plutôt aux états de stress post-traumatique qu’aux émotions « simples »
- le Neurofeedback (technique expérimentale d’entraînement cérébral non invasive qui découle des interfaces Cerveau-Ordinateur) mais à ce jour la littérature scientifique diverge quant à son efficacité sur l’humeur et la gestion des émotions.
Les chercheurs cherchent !
Les émotions naissent dans le tronc cérébral.
Les noyaux gris centraux s’activeraient quand la personne ressent de la joie.
L’hippocampe serait impliqué dans la formation de la mémoire à long terme où sont stockés les souvenirs d’évènements émotionnels.
L’amygdale (amande) jouerait un rôle dans l’agressivité et la peur.
Le cortex insulaire ou insula (île) est une partie du cortex cérébral qui serait associée au dégoût, à la dépendance ou à la conscience.
Entre 12 et 24 ans, le cortex préfrontal (responsable du contrôle des émotions et de l’empathie) est un véritable chantier selon Daniel Siegel.
Après avoir étudié des images IRM du cerveau de 335 adolescents prises entre l’âge de 14 et 16 ans, les chercheurs de l’Unité 1000 (Pauline Bezivin Frere) et de l’UMR 5293 (Hervé Lemaître) ont observé qu’une augmentation progressive du volume de l’amygdale et de l’hippocampe chez les garçons, et une diminution de ce volume chez les filles, étaient associées à une meilleure stabilité émotionnelle chez les 2 sexes. À l’inverse, les filles présentant une maturité précoce de ces zones possédaient un risque élevé de développer des troubles psychopathologiques, comme la dépression.
L’équipe parisienne de Philippe Fossati à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), en collaboration avec une équipe de Louvain et des chercheurs de Maastricht, a montré récemment que les émotions se décomposent en 2 phases :
- une phase explosive caractérisée par une activité dans le cortex préfrontal médian (ou cortex frontopariétal)
- une phase de compensation (ou d’accumulation) dans la partie postérieure de l’insula.
Réguler les souvenirs intrusifs et les émotions pourrait être possible en faisant intervenir le réseau inhibiteur fronto-pariétal.
Intéressant mais en pratique, que faire ?
Ne cherchez à combattre vos émotions !
Aimez vos émotions !
Descendez dans votre ÊTRE.
Qu’elles soient agréables ou désagréables, elles SONT.
Pourquoi les juger ? Pourquoi vous juger ?
Vous jugez-vous d’être joyeux-se ?
Non, alors pourquoi vous jugeriez-vous d’être triste ? Prenez soin de vos opposés !
Vous jugez-vous d’être joyeux-se ?
Oui ou peut-être si vous êtes avec quelqu’un qui souffre ! Encore votre mental qui vous parle ou votre ego qui compare !
Ce n’est ni bien ni mal, C’EST.
« Plus on cherche à éviter l’anxiété ou les facteurs qui la déclenche, plus on risque d’augmenter et de pérenniser la peur voire la phobie. »
Pr Antoine Pelissolo, psychiatre
« Ce ne sont pas les émotions qui sont dangereuses, mais les stratégies que nous mettons en place pour ne pas les ressentir »
Déborah Ducasse, psychiatre
Les émotions sont utiles
- Elles vous aident à mieux vous connaître
- Elles sont un moyen de mieux communiquer
- Elles invitent à connaître vos besoins
- Elles servent à la prise de décision
- Elles permettent de développer l’intelligence émotionnelle (maîtrise de soi, ardeur, persévérance, faculté de s’inciter soi-même à l’action, empathie)
- Elles donnent du sens à la vie
- Elles nourrissent les sentiments
- Elles favorisent l’apprentissage et la mémoire
- Elles ont un rôle social, vous rapprochant ou vous éloignant de quelqu’un
- Elles se partagent
- Elles relient au corps et au mental
- Elles mènent à la conscience, l’acceptation, la responsabilité
- Elles sont un chemin vers l’amour, la paix et l’ÊTRE.
« L’amour, la joie et la paix ne peuvent fleurir à moins que vous ne soyez débarrassé de la prédominance du mental.
L’amour, la joie et la paix se situent au-delà des émotions, à un niveau beaucoup plus profond. »
Le pouvoir du moment présent, Eckhart Tolle
Pour conclure, même si les émotions sont des fréquences qui traversent notre champ électro-magnétique à notre insu et que les recherches dans ce domaine se poursuivent, mon avis est que nous pouvons nous en occuper, les gérer, y faire face dans le sens d’en prendre conscience et d’écouter intérieurement leurs messages.
« Les émotions font partie de l’équilibre psychique »
Dr Romina Rinaldi, psychologue
Bibliographie :
- Le cerveau de votre ado. Comment il se transforme de 12 à 24 ans. Daniel Siegel
- Quand les émotions déraillent. Sciences humaines. Décembre 2019
- Le magazine de l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale, n°46, Mars 2020
- Le neurofeedback : technique expérimentale de traitement des maladies neurologiques cognitives. Thèse de M. Alexandre Pouch. 15 octobre 2018
- L’intelligence émotionnelle. Comment transformer ses émotions en intelligence émotionnelle. Daniel Goleman
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Bonjour,
dans mon travail, je reçois des personnes qui sont souvent mécontentes. Ces personnes déchargent leur négativité dans mon bureau, ce qui est vraiment désagréable. Ça a tendance à m’énerver. Pourtant, après, je dois prendre d’autres personnes en rendez-vous, sans que mon énervement se sente.
Auriez-vous une technique pour « passer à autre chose » ? Je sens vraiment que ça me pèse.
Bonjour Cora. Chacun-e a à trouver ce qui est plus facile pour elle (lui), c’est pour cela que je propose plusieurs techniques à expérimenter. Régulièrement: oui. Je conseille de prendre un temps pour soi en fermant les yeux entre 2 personnes quelques instants; et si il y a de l’énervement, la respiration SDN est intéressante. En séance individuelle, j’apprends aussi à recadrer et à moins se laisser charger de la négativité des autres; ça s’apprend, ça se pratique, encore et encore, surtout quand on a un travail d’aide, de conseil, d’orientation… Merci pour votre témoignage.
Quel article documenté ! Et tellement de « techniques » ! J’avoue que je préfère de loin les techniques observation/respiration. J’irai découvrir les élixirs floraux de Bach, j’en ai beaucoup entendu parler mais ne m’y suis pas encore intéressée !
J’aime ce qui est simple Caroline.
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