L’image de soi et la confiance en soi se développent à partir de l’enfance, parfois très tôt. Se sont formées des blessures de rejet, d’abandon, de trahison, d’injustice et parfois d’humiliation.
Cet article fait suite à celui qui était intitulé « Prendre soin de son enfant à la rentrée ».
Il traite aussi de la constitution de la confiance en soi de l’enfant.
De la maladresse à la conséquence grave
L’intention n’est pas de culpabiliser les parents mais de leur donner des pistes pour aider l’enfant à développer plus de confiance en soi.
Attitudes parentales et compétences de l’enfant
Attention aux comportements suivants:
- Parents qui ne s’intéressent à leur enfant que pour ses compétences.
- Le soutien dépend des actes, des résultats; c’est l’enfant « dressé ». « Je t’apprécie quand tu fais ce que je souhaite ».
- Insuffisance d’encouragements de la part des parents malgré une grande affection. Les succès ne sont pas autant encouragés que les échecs.
- Dévalorisation extrême: remarques sévères sur les erreurs, les points faibles, les aspects physiques.
- Écart trop grand entre la valorisation de l’enfant par les parents et les compétences réelles de celui-ci.
- Valorisation de l’enfant sur des sujets qui ne l’intéressent pas.
- Indifférence des parents, quel que soit le comportement de l’enfant.
Face à un échec, l’enfant a-t-il été récompensé d’avoir essayé?
Lui a-t-on expliqué comment tirer des leçons de cet échec?
Si les compétences sont limitées à l’école, d’autres capacités ont-elles été mises en évidence?
Lois des parents et sécurité
Trop de lois et peu de sécurité:
Exemple: « Tais-toi et bosse » ! « Fais-ci, fais ça »…
Pas de loi et trop de sécurité:
– Parents « couveurs »: exemple : « Mon chéri je t’aime, tu ne veux pas me faire un petit devoir ».
L’enfant se nourrit de l’amour de ses parents, mais n’apprend pas à susciter de l’amour des autres personnes.
– Contrôleur intrusif: parents qui déclarent savoir ce qui est bon pour leur enfant sans lui laisser d’expression, d’autonomie.
Pas de loi et pas de sécurité
Parents qui laissent faire: « Pense à éteindre la télé avant d’aller te coucher »!
Par choix éducatif ou par dépassement.
Le mieux serait une attitude stimulante (loi et sécurité): exemple : « Mon chéri, où en es-tu de ton travail »?
Parents, modèles malgré eux
L’estime qu’ont les parents d’eux-mêmes, qui peut être basse ou haute, est perçue par les enfants et aura une influence sur leur propre capacité à développer ou non leur propre estime.
Les enfants intériorisent aussi la manière dont les parents gèrent leurs propres difficultés.
Quels projets les parents ont formé pour l’enfant?
Dans certains cas, l’enfant est chargé inconsciemment d’accomplir ce que les parents n’ont pas réalisé dans leur vie. C’est « l’enfant chargé de mission« .
Exemples:
- Une mère ayant souffert d’un manque d’argent incitera ses filles à fréquenter un garçon de famille aisée ou d’avoir un métier lucratif.
- Un parent n’ayant pas fait d’études poussera son enfant à intégrer une grande école ou une université prestigieuse.
Un tel projet sera légitime si la pression exercée sur l’enfant n’est pas forte et si cela correspond aux désirs et capacités de l’enfant.
Les doutes et inquiétudes d’un enfant doivent être pris en compte par les parents.
Autres facteurs parentaux ou familiaux délétères sur la confiance en soi de l’enfant
- Alcoolisme d’un ou des parents
- Humeur labile (colère ou bienveillance) des parents
- Agressions de la part d’un parent ou d’un membre de la famille
- Enfant battu –> culpabilité, insécurité majeure
- Parent battu (étant enfant ou adulte)
- Incestes
- Enfant rescapé(e) d’une catastrophe familiale (syndrome du survivant)
- Naissance de l’enfant après le décès d’un frère ou d’une sœur (enfant de remplacement) –> Sentiment de culpabilité: « est-ce de ma faute? », « pourquoi suis-je là alors que d’autres sont morts »…
L’enfant pourra s’interroger: « Est-ce que je peux devenir quelqu’un de bien?»
L’enfant vient au monde avec l’état de confiance en soi et développe ensuite la non confiance
S’en suivent:
- le besoin de se sentir aimé(e)
- le besoin de se sentir compétent(e), performant(e), doué(e), habile
- le besoin de se sentir utile
Ces besoins attendent un retour de l’extérieur et ne suffisent pas à eux seuls pour retrouver confiance ou estime de soi.
Fille ou garçon ?
Dès l’enfance, les scores moyens d’estime de soi sont plus élevés chez les garçons. On l’explique par le fait que les garçons peuvent avoir plus l’habitude de prendre des risques dans le sport ou dans la cour (bagarres).
60% des adolescentes se croient grosses. 20% seulement sont satisfaites de leur corps.
Les garçons sont plus préoccupés par leur taille …!
L’adolescent(e) a besoin d’amour
Il (elle) s’aimera plus facilement si il a été validé par ses parents entre 15 et 18 ans, par son père, par sa mère, ou par une personne faisant fonction.
Valider est l’action de rendre valable. Les parents approuvent les qualités de cet adolescent(e) et l’assure qu’il ou elle est capable de faire sa vie selon le sexe qu’il ou elle a, d’être aimé(e), de faire sa place dans la société et d’y laisser sa marque. Ceci lui donne des ailes pour prendre son envol au début de sa vie d’adulte. Le parent transmet et transfert sa confiance, son estime et son admiration.
Enfant devenu adulte
Adulte, l’enfant a acquis une maturité affective afin de ne pas se sentir rejeté.
« Cessez de chercher à l’extérieur la confirmation de votre valeur personnelle. »
Dépendre du regard des autres, c’est ne pas avoir assez d’amour pour soi.
Plus on rejette une partie de soi, un aspect ou une attitude intérieure, plus cette partie exige de l’attention en prenant plus d’ampleur, d’importance. Elle cherche à être reconnue, veut une place.
C’est à partir du vécu de son enfance, de son histoire, de son ressenti, de ses expériences, qu’on développe une vision plus ou moins juste de soi-même, plus ou moins valorisante.
Développer la confiance et l’estime de soi s’apprend et se pratique.
Vous voulez en parler, avancer, Prenez RDV
«Il n’existe pas de solution miracle pour te donner du jour au lendemain confiance en toi. Il faut voir la tâche que je te confie comme une petite boule de neige. Je la pousse du haut de la montagne et, si tu l’accompagnes dans sa descente suffisamment longtemps, elle prendra peut-être de l’ampleur pour, au final, déclencher une avalanche de changements positifs dans ton existence. » Laurent Gounelle, Dieu voyage toujours incognito.
Merci pour cet article. Il a beau être orienté sur le positif, j’ai eu immanquablement un pincement au cœur en pensant à tous ces enfants / adolescents qui manquent d’amour ou d’attention de la part de leurs parents. ça me retourne le ventre ! Merci Bénédicte de rappeler ces fondamentaux !!
Oui avec malheureusement les répercussions que cela a dans le présent et le futur. Et il y a les parents qui se sentent impuissants.
Merci pour vos retours.
Etre parent, c’est réellement un job à plein temps avec une lourde responsabilité sur nos épaules. Et parfois, on n’encourage pas assez notre enfant, on ne sait pas toujours faire, on est à court de patience ou tout simplement on ne sait pas que l’on fait mal.
Alors prenons le temps de nous renseigner sur le développement de l’enfant, car ce que l’on désire le plus au monde, c’est bien que notre enfant ait confiance en lui pour cheminer dans sa propre vie, n’est ce pas?
Une autre méthode toute simple pour savoir si ce que l’on fait ou dit est acceptable. Posons nous cette question: Est ce que j’aimerai qu’on me fasse ce que je fais à mon enfant?
Courage à tous les parents, vous pouvez y arriver !
Oui et apprendre la notion de responsabilité à l’enfant.
C’est qui est dure d’accepter quand on est parent, c’est qu’on souhaite le meilleur pour nos enfants, mais que ce qu’on estime être le meilleur ne l’est pas forcément.
On essaye de faire bien, mais à la lecture de ton article, on perçoit que certain de nos comportement n’a pas l’effet positif qu’on y penserait. Ça fait donc nous remettre en question.
Merci pour ces points qui pousse la réflexion !
Cette intention de souhaiter le meilleur pour nos enfants, c’est déjà formidable!
Quel rôle complexe que celui de parent. Ne pas reproduire les schémas qui nous ont fait défaut dans notre propre enfance.
J’aime bien l’idée de l’enfant chargé d’une mission. Parfois cela peut avoir des effets positifs comme négatif. Tout n’est que question de curseur.
En sachant qu’un enfant reste un individu à part entière avec sa personnalité ce n’est pas toujours facile de gérer ce curseur.
Merci pour cet article
Complexe mais magnifique de continuer à cheminer avec nos enfants qui nous apprennent tant!