Ce sixième article d’une série d’articles qui propose des techniques de respiration, porte sur la rétention d’air ou le fait de bloquer sa respiration pendant quelques instants : c’est la suspension du souffle. Cette pause respiratoire peut s’effectuer poumons pleins ou poumons vides, à la fin de l’inspiration ou à la fin de l’expiration.
Mais avant de poursuivre la lecture de cet article, vous pouvez re(lire) le rappel ICI, qui ressemble à une FAQ (foire aux questions), qui précise où, quand, comment, à quelle fréquence… pratiquer des exercices respiratoires.
Je vais vous proposer dans cet article un entraînement progressif pour terminer par un exercice amusant intitulé « Respiration complète avec la tête qui dit NON (ou OUI) ».
Pourquoi suspendre votre souffle ?
Pour augmenter la conscience de votre respiration
Même si la respiration est un processus naturel, elle est la plupart du temps inconsciente car vous croyez probablement que vous avez mieux à faire que de sentir votre respiration. Pourtant vous êtes peut-être pressé(e), surmené(e), fatigué(e), stressé(e), nerveux(se) et cela a un impact sur votre respiration.
Pour oxygéner vos poumons
Vous respirez peut-être trop vite ou de façon incomplète, sans donner à l’air pur le temps de descendre profondément dans les poumons pour remplacer l’air vicié. Retenir l’air quelques secondes avant de le relâcher permet de le « mâcher », car les poumons savent mâcher l’air comme la bouche sait mâcher les aliments.
Pour apporter une nouvelle énergie à votre corps
Chaque inspiration est comme une bouffée d’air frais remplie d’énergies nouvelles.
Pour soulager le cœur et favoriser les éliminations
Attention cependant en cas d’insuffisance cardiaque ou pulmonaire. La respiration avec suspension du souffle sera à utiliser avec vigilance dans les cas d’emphysème, d’asthme par exemple et contre-indiquée en cas de maladies pulmonaires évolutives.
Pour favoriser la vacuité du mental
Elle est souvent utilisée au yoga. Pour les Yogis hindous, maintenir les poumons pleins volontairement, ce serait conserver une tension physique favorisant la vacuité du mental, comme en méditation.
Revenez maintenant à votre respiration. Observez-là quelques instants sans intention avant de pratiquer les exercices. Prenez conscience de l’air qui entre et qui sort de votre corps.
Respiration avec rétention d’air à la fin de l’INSPIRATION
- Inspirez lentement et profondément en gonflant l’abdomen,
- Puis l’air parvient au thorax, et aux clavicules,
- Marquez une rétention d’air à la fin de l’inspiration, c’est-à-dire une suspension d’air ou un blocage respiratoire pendant quelques secondes.
- Relâchez,
- Expirez lentement et profondément,
- Les poumons se vident,
- Et l’abdomen rentre légèrement;
- Puis inspirez à nouveau
3 fois
Respiration avec blocage respiratoire à la fin de l’EXPIRATION
- Inspirez lentement et profondément en gonflant l’abdomen
- Puis l’air parvient au thorax, et aux clavicules,
- Expirez lentement et profondément,
- Les poumons se vident,
- L’abdomen rentre légèrement;
- À la fin de l’expiration, bloquez l’air et concentrez-vous sur la suspension du souffle quelques instants;
- le souffle s’évanouit;
- les pensées sont temporairement interrompues;
- Demeurez au repos dans votre espace intérieur;
- Relâchez,
- Puis inspirez à nouveau
Suspension du souffle à la fin de l’INSPIRATION et à la fin de l’EXPIRATION
- Inspirez lentement et profondément en gonflant l’abdomen,
- Puis l’air parvient au thorax, et aux clavicules,
- Marquez une rétention d’air à la fin de l’inspiration, c’est-à-dire une suspension d’air ou un blocage respiratoire pendant quelques secondes.
- Expirez lentement et profondément.
- Les poumons se vident,
- L’abdomen rentre légèrement;
- À la fin de l’expiration, bloquez l’air et concentrez-vous sur la suspension du souffle quelques instants;
- le souffle s’évanouit;
- les pensées sont temporairement interrompues;
- Demeurez au repos dans votre espace intérieur;
- Relâchez,
- Puis inspirez à nouveau
3 fois
Découvrez maintenant un exercice amusant:
Respiration complète avec la tête qui dit NON (ou OUI)
Exercice qui peut être très agréable pour dénouer les cervicales.
Position debout, confortable, jambes légèrement écartées.
Fermez les yeux et essayez de vous détendre de la tête jusqu’aux pieds.
Exercice respiratoire en 4 temps
1er temps : Respiration complète
- Inspirez par le nez en mettant une main sur votre ventre pour le sentir se gonfler comme un ballon;
- L’air emplit ensuite le thorax et soulève vos clavicules.
- Expirez en relâchant le thorax puis en sentant le ventre se dégonfler.
3 fois
2ème temps : Respiration complète avec soupir
- Inspirez par le nez en mettant une main sur le ventre pour le sentir se gonfler comme un ballon;
- L’air emplit ensuite le thorax et soulève vos clavicules,
- puis poussez un profond soupir avec la bouche en expirant;
- videz complètement les poumons et le ventre,
- et à la fin de l’expiration, poumons vides, ventre rentré, comptez à voix haute de 1 à 10 pour vider encore plus.
- Relâchez.
3 fois
3ème temps : Faire NON avec la tête (variante : OUI) en fin d’inspiration
- Inspirez par le nez en mettant une main sur le ventre pour le sentir se gonfler comme un ballon;
- L’air emplit ensuite le thorax et soulève vos clavicules,
- A la fin de l’inspiration, retenez l’air et faites NON avec la tête plusieurs fois (variante: faire OUI)
- Expirez en relâchant le thorax puis en sentant le ventre se dégonfler.
- Relâchez.
3 fois
4ème temps : Faire NON avec la tête (variante : OUI) en fin d’expiration
- Inspirez par le nez en mettant une main sur le ventre pour le sentir se gonfler comme un ballon;
- L’air emplit ensuite le thorax et soulève vos clavicules,
- A la fin de l’inspiration, retenez l’air et faites NON avec la tête
- plusieurs fois (variante: faire OUI)
- Expirez;
- À fin de l’expiration, poumons vides, ventre rentré, faites NON avec la tête plusieurs fois et dites NON (variante: faire OUI)
- Relâchez.
3 fois
Temps neutre ou temps d’observation après chaque exercice respiratoire
Temps neutre ou temps d’observation sont des moments qui suivent vos expériences de respiration. En savoir plus CET ARTICLE. Une sensation passagère d’étourdissement survient parfois.
Vous avez fait l’exercice avec la tête qui dit NON !
Et si vous pratiquiez avec la tête qui dit OUI ?
Très bien. Marquez un temps d’intériorisation.
Lequel préférez-vous aujourd’hui ?
Pas d’interprétation; juste une observation.
Vous êtes maintenant libre d’expérimenter des respirations en marquant, ou non, des suspensions du souffle.
Ce n’est pas à faire systématiquement.
C’est une expérience.
« La respiration est comme une amie toujours disponible. Attention de ne pas lui demander l’impossible : inutile de chercher à respirer pour ne pas ressentir (stress, angoisse, peur, tristesse, colère). Mais respirer pour ne pas se faire engloutir. On se centre sur la respiration comme on demande à un ami d’être à nos côtés pour affronter l’épreuve ou la difficulté. »
Méditer, jour après jour, Christophe André
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Merci pour ce super article ! Ayant fait de la plongée, et donc beaucoup d’apnée, avoir conscience de comment fonctionne sa respiration était quelque chose de très important, comme nous le confire cet article 😉
Arthur.
Je ne connaissais pas cette technique. Merci pour la découverte !
Hello ! Merci pour cet article très complet qui met des mots sur des techniques de rétention que je pratique »d’instinct » pendant mes méditations. Je m’étais dit qu’il fallait que je me renseigne sur ces techniques car j’adore suspendre mon souffle après l’expiration. Je trouve que les moments de plénitude que l’on vit, poumons vides dans ces instants ouvrent la porte à des voyages intérieurs parfois très profonds et relaxants :-).
Donc article est arrivé pile-poil au bon moment, merci et bonne continuation à toi !
Jean-François
Je suis ravie Jean-François que cet article soit arrivé pile-poil au bon moment pour toi et te souhaite des voyages éclairants et nourrissants.