Journée de l’hypersensibilité

Le 13 janvier est la Journée nationale de l’hypersensibilité, dont la première édition a eu lieu en 2019.

• Hypersensibilité de tous les sens (au bruit, à la lumière, aux odeurs, au goût et au toucher)
  Hypersensibilité aux influences et aux idées (Dr Edward Bach)
  Hypersensibilité émotionnelle
  Hypersensibilité à la douleur
  Photo-hypersensibilité
  Hypersensibilité viscérale
  Hypersensibilité à la palpation
  Hypersensibilité digestive
  Hypersensibilité alimentaire
  Hypersensibilité au gluten et au lactose
  Hypersensibilité à la caféine
  Hypersensibilité aux phosphates
  Hypersensibilité cutanée
  Hypersensibilité aux colorants
  Hypersensibilité à la chaleur
  Hypersensibilité de la vessie
  Hypersensibilité à des médicaments (l’allergie est une forme d’hypersensibilité)
  Hypersensibilité connue à l’un des composants du vaccin
  Hypersensibilité aux salicylés, à l’aspirine
  Hypersensibilité aux antibiotiques (pénicilline…)
  Hypersensibilité aux statines
  Hypersensibilité aux plantes de la famille des lamiacées, aux chrysanthèmes ou à d’autres astéracées…
  Hypersensibilité au stress
  Hypersensibilité aux changements de saison
  Électro-hypersensibilité
  Photohypersensibilité
  Pneumopathies d’hypersensibilité (tableau n° 66 bis des Maladies Professionnelles Indemnisables)…

Toutes ces hypersensibilités lui valaient bien une journée !

Ce fut chose faite le 13 janvier 2019, à la demande de Saverio Tomasella, psychanalyste; la journée de l’hypersensibilité était née.

« Cette journée particulière, que nous pourrions fixer par exemple durant la première quinzaine de janvier, serait l’occasion, chaque année, de revaloriser l’hypersensibilité, l’hyperémotivité, tout comme, il y a quelques années, nous avons cherché à porter en pleine lumière la précocité (ou haut potentiel).
Cette journée particulière pourrait permettre aussi de mieux informer les professeurs, les éducateurs et les dirigeants sur l’hypersensibilité, ses caractéristiques et ses modalités, pour que les grands sensibles, qui représentent environ un quart de la population, soient mieux accueillis et compris, dès l’enfance, ainsi qu’au sein de leur entreprise. »

avait-il écrit dans une pétition en ligne.

Il était question d’hypersensibilité émotionnelle.

Quand on évoque l’hypersensibilité, c’est le plus souvent de cette hypersensibilité dont il s’agit.

Définition de l’hypersensibilité émotionnelle

L’hypersensibilité émotionnelle n’est pas un problème ni une maladie mais elle peut être ressentie comme inconfortable, épuisante.

Elle n’est pas un défaut, un trouble du comportement, une anomalie, une défaillance, un égocentrisme, une infériorité, une supériorité, une excuse.

Les hypersensibles peuvent être parfaitement intégrés dans la société.

Certains la qualifient de symptôme ; je n’approuve pas.

Sa définition n’est pas nette et tant mieux. Elle n’enferme pas.

Selon le Larousse, c’est une sensibilité exagérée ou extrême.

Il est parfois question de sensibilité élevée ou haute.

« Highly sensitive » en anglais.

Un sentiment d’être à fleur de peau. Une vibration dans le corps physique.

Tout va bien, puis soudainement, comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, des pleurs, un agacement, une situation qui touche…

Quelle belle définition d’Agostino Degas :

« Les personnes sensibles sont faites ainsi : elles font tout avec le cœur, et même si elles ont des cicatrices, elles ne changeront jamais, elles continueront à faire tout avec le cœur parce que ce n’est pas un choix, c’est une façon d’être, une façon de vivre. »

Pourquoi parler de l’hypersensibilité ?

Parce qu’elle existe. Elle toucherait au minimum 20% de la population, 31% selon une étude sur 900 personnes.
Cette journée de l’hypersensibilité ou de l’hyperémotivité veut la mettre en avant.
En parler pour la reconnaître.
En parler pour l’accepter et donc s’accepter dans son hypersensibilité.
L’accepter, c’est s’autoriser à être au monde sans masque, dans sa singularité. L’accepter, c’est s’en détacher, la laisser être, et revenir à son essence divine.

Je la perçois comme un voile sur l’âme ou un chemin qui conduit à une rencontre avec l’âme.

Je savais que j’étais sensible au sens émotionnel et sensoriel mais j’ignorais que j’étais hypersensible. Cette notion d’hypersensibilité est récente. J’avais appris à avoir de la tendresse pour cette sensibilité. Je m’amusais lorsque mes enfants et mon mari se tournaient vers moi pendant un film émouvant afin de voir si je pleurais. C’est en visionnant le film de Nathalie Brochard intitulé « Enfants hypersensibles, un présent pour l’avenir » que je l’ai compris. Plus exactement, je le savais déjà, le titre avait résonné ; mais il a fallu que cela passe par le cerveau gauche pour que je le confirme. Depuis, j’ai encore plus d’amour pour cette hypersensibilité.

Et en même temps, je sais que je ne suis pas mes émotions ; sur un plan, je suis humaine AVEC des émotions ; je les accueille quand elles se présentent.

Sur un autre plan, je suis une âme incarnée dans un corps AVEC des émotions, un mental et un corps physique.

Et pour en revenir à ce film de Nathalie Brochard, j’avais été touchée par le témoignage de Marc Vella, pianiste, que je cite parfois dans mes infolettres.

Voulez-vous faire un test pendant cette Journée nationale de l’hypersensibilité ?

Reconnaître l’hypersensibilité émotionnelle par un test en ligne

Au choix:

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Quelques caractéristiques de l’hypersensibilité émotionnelle

Elle n’est pas liée au sexe (les femmes ne sont pas plus sensibles que les hommes).

Elle n’est pas liée à l’âge (elle n’est pas l’apanage des enfants et des vieillards).

Sensibilité et hypersensibilité riment avec humanité. L’hypersensibilité peut être source de joie, de créativité et même de bonheur.

L’hypersensible est empathique, intuitif-ve, artiste, créatif.e, de nature curieuse et spontanée, sincère.

« Les hypersensibles font preuve d’une créativité, d’une intuition et d’une passion extraordinaires. » Elaine Aron

Hypersensible, qui suis-je ?

Liste non exhaustive

Vous n’avez pas forcément tous les aspects indiqués.

J’ai classé en catégories ce que vous pouvez vous dire de vous-même :

Émerveillement

• Je suis facilement émerveillé.e par les arts, la musique, par la beauté du monde.
• J’ai une attirance naturelle pour l’esthétisme et le raffinement.
• J’ai besoin de nature.

« J’ai eu la chance qu’il y ait un piano. » Marc Vella

Hypersensibilité sensorielle

• Le bruit me dérange (ville, pop-corn au cinéma, sons du téléphone du voisin de métro…).
• Je sursaute facilement.
• Les lumières m’éblouissent.
• Les odeurs me gênent (parfums, gaz d’échappement…).
• Les étiquettes me grattent.
• C’est trop salé ou trop sucré.

« L’hypersensibilité sensorielle fait qu’ils ressentent et éprouvent au plus profond de leur chair l’univers vibratoire. Tout est vibration, la lumière, la musique, les ambiances qui les entourent. L’harmonie est une évidence, la moindre dissonance est une source de souffrance. » Dominique Paulin

Esprit des mille et une nuits

Perception des nuances et des subtilités J’ai une grande imagination.

• Mon cerveau fonctionne vite et travaille par association d’idées.
• Je réfléchis beaucoup. Je ne sais pas quoi choisir.
• J’ai des réponses sans savoir d’où elles viennent.
• Je suis incapable de mener mes multiples tâches à leur terme.
• Mes idées jaillissent en permanence.
• Je pense dans tous les sens.

Quête d’authenticité

• Je suis en recherche de sens et de cohérence.
• Je me pose des questions existentielles et je cherche un sens profond à la vie.
• J’ai une vision originale et décalée des choses.

Tendance au perfectionnisme

• Je suis une personne consciencieuse, minutieuse.
• J’ai un grand souci du détail.
• Je suis capable de traiter les situations dans leur ensemble.
• J’ai une tendance au perfectionnisme.

Ressenti exacerbé des autres

• Je capte tout autour de moi et cela peut me fatiguer.
• J’ai l’impression d’être perméable, de tout vivre sans filtre.
• Je fais en sorte d’éviter les films ou les émissions qui contiennent des scènes de violence.
• L’humeur des autres me touche.
• Je sens ce qui peut soulager les autres.
• Je suis conscient de tout ce qui se passe à l’extérieur comme à l’intérieur de moi.

« Les hypersensibles sont assaillis par une foule de messages et perçoivent des nuances qui échappent aux autres. » Elaine Aron

Altruisme

• J’ai tendance à beaucoup donner aux autres.
• J’ai de la difficulté à dire non.
• J’ai l’habitude de faire passer les autres avant moi.
• Je ressens de la compassion pour les autres.
• J’écoute les autres.
• Je cherche à faire plaisir aux autres.
  

Différence ou décalage par rapport aux autres ou au monde

• J’ai le sentiment d’être un extra-terrestre.
• J’ai l’impression d’être différent des autres.
• Je me sens à part.
• Je me sens seul.e.
• Je me sens perdu.e.
• Je ne trouve pas ma place.
• Je ne me sens pas normal.e.
• Les autres me jugent si je suis moi-même.

« Les hypersensibles sont des surdoués de l’ouverture à l’irréalité de la réalité, à la réalité de l’improbable, des champions de l’abandon des résistances du moi matérialiste, logique et pragmatique, des spécialistes du rêve, de l’imaginaire, et du réenchantement du monde. » Marie-France de Palacio

• Je déteste les conflits.
• Je n’aime pas l’injustice.
• Je ne supporte pas l’autorité.
• Je suis affecté.e par les souffrances.

« Qu’un individu très sensible réagisse au stress, au surmenage, aux évènements pénibles, même de façon hyperbolique et dangereuse, n’est-ce pas la preuve d’une saine rébellion du corps et de l’esprit devant l’insoutenable? » Marie-France de Palacio

« Il n’y a pas de normes, tous les hommes sont des exceptions à une norme qui n’existe pas. » Fabrice Midal

Retrait

• J’ai besoin de moments de tranquillité, sans stimulation extérieure.
• Je ne me sens pas compris.e par les autres.
• Je préfère les relations individuelles que les groupes.
• Je me mets dans mon cocon.
• Je me crée une bulle quand c’est trop dur.

À fleur de peau

• Je passe du rire aux larmes et des larmes au rire.
• Ce qui est une broutille pour certains, est un cataclysme pour moi.

« Je suis doué d’une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire. » Gustave Flaubert

Autres hypersensibilités associées

D’autres hypersensibilités citées au début de l’article peuvent être aussi présentes.

ÉCOUTEZ ICI UN JOLI TEXTE de Cyrielle Soares sur l’hypersensibilité

Origine de l’hypersensibilité

Cette journée de l’hypersensibilité veut « sensibiliser » les parents et les enseignants.

Si elle était mieux connue, mieux comprise, les enfants seraient plus épanouis et pourraient exprimer toutes leurs qualités.

Nutrition et environnement

La piste des perturbateurs endocriniens ou de l’état du microbiote est évoquée.

Journée de l’hypersensibilité: Du côté de la mère

« LA PERSONNE HYPERSENSIBLE a généralement été élevée par une mère hypersensible et possessive qui se sentait dépassée par ses propres émotions. De ce fait, elle a grandi dans un climat insécurisant où elle a développé l’habitude de se maintenir en état d’alerte pour apaiser son sentiment d’insécurité et/ou celle des autres membres de la famille.

Elle a été une enfant qui a vieilli prématurément parce qu’elle a dû jouer un rôle de protectrice auprès de sa mère ou auprès des autres membres de la famille. À cette fin, elle a pris l’habitude de sortir son petit radar (ouvrir son plexus solaire) afin de détecter « les crises et les dangers potentiels.»

Elle en est venue à se sentir responsable du bonheur et surtout du malheur des personnes autour d’elle. Malgré tout ce qu’elle a fait, cela a continué. Elle en est venue à se sentir impuissante et coupable.

Elle n’a jamais été entendue dans sa propre souffrance et elle s’est sentie très seule.

Comme elle concentre son attention aux ressentis des autres, elle n’arrive plus à se sentir. De ce fait, elle n’est plus en contact avec ses désirs et ses besoins. Elle s’occupe de répondre à ceux des autres. »

Lise Bourbeau

Exemples :

• Mère dépressive ou atteinte de maladie mentale qui l’empêche de jouer son rôle de mère
• Climat familial violent (mère et/ou enfants battus)
• Relation de couple conflictuelle entre les parents
• Être l’aîné(e) et avoir la responsabilité des plus jeunes.

Journée de l’hypersensibilité: Du côté du père

Épigénétique:

« Le moral du père au moment de la procréation peut avoir des conséquences sur le psychisme du futur enfant. En effet, sa plus ou moins grande aptitude à gérer le stress sera transmise à sa descendance via son sperme. L’expression des gènes impliqués dans la régulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien qui est perturbée chez le père étant transmise telle quelle à l’enfant. Ainsi s’expliquerait l’hypersensibilité au stress et un certain nombre de troubles psychologiques de l’enfance en dehors de tout contexte particulièrement anxiogène. En tout état de cause, l’hérédité est bien une notion complexe. »

The journal of neuroscience 2013 A.B Rogers, C.P Morgan, S.L Bronson

Les compagnons de route de l’hypersensible

Une hypersensibilité peut être retrouvée dans les cas suivants. Elle n’est pas systématiquement associée.

• Enfant « zèbre »
• Enfant hyperactif
• Enfant haut potentiel
• Multi potentiel
• Burnout
• Stress aigu
• Syndrome pré-menstruel
• Spasmophilie
• Éco-anxieux
• Spasmophilie
• Tuberculinisme (diathèse de Hahnemann puis Dr Antoine Nebel (1870-1954) et Dr Léon Vannier (1880-1963))
• Après une agression (s’en suit une hypersensibilité au moindre stimulus sensoriel, des troubles du sommeil)
• Après un traumatisme

Enfant « zèbre »

> Jeanne Siaud-Facchin a choisi le mot « zèbre » pour parler de ces enfants possédant un fonctionnement intellectuel différent.

Ils ont un système de pensée en arborescence : la pensée foisonne tout le temps, chaque donnée se divisant en nouvelles idées qui s’associent rapidement et simultanément, quand le reste des gens fonctionne avec une pensée linéaire et plus structurée. Leur cerveau droit est prédominant, à l’inverse du reste de la population. Ils sont donc plus intuitifs, plus créatifs, plus émotifs, Ils ont un raisonnement logico-mathématique très différent, ce qui leur permet souvent d’être très à l’aise en mathématiques mais sans savoir comment ils sont arrivés au bon résultat.

Burnout

> Le burnout est un ensemble syndromique ou syndrome d’épuisement professionnel (qui n’est pas une maladie caractérisée).

Ce syndrome peut se traduire par des manifestations d’installation progressive et insidieuse, (liste non exhaustive) : anxiété, tensions musculaires diffuses, tristesse de l’humeur ou manque d’entrain, irritabilité, hypersensibilité, ou absence d’émotion.

Éco-anxieux

> L’Éco‐anxiété est un terme inventé et théorisé par la médecin chercheure en santé publique belgo‐canadienne Véronique Lapaige en 1996. L’éco‐anxiété n’est pas une maladie mais :

« un état psychologique de détresse mentale et émotionnelle face aux menaces du changement climatique et aux problèmes environnementaux globaux » Pierre Éric Sutter

Vigilance pendant cette journée de l’hypersensibilité

« L’enfant puis l’adulte à haut potentiel est une victime idéale pour les harceleurs. Il cumule l’hypersensibilité, le doute – en particulier sur lui-même – et un parcours souvent heurté qu’il est aisé de retourner contre lui dans un discours dénigrant. Il n’a pas les mots pour se protéger ou repousser les critiques et attaques auxquelles il va avoir droit. Et comme il ne dit rien, semblant presque accepter ce qui lui est infligé, il devient la cible idéale des quolibets, des remarques blessantes, des ordres démesurés. »

Cependant tous les hauts potentiels ne sont pas hypersensibles et tous les hypersensibles ne sont pas hauts potentiels.

Lecture

« Hypersensibles : trop sensibles pour être heureux », Saverio Tomasella
« L’éco‐anxiété : vivre sereinement dans un monde abimé », Dr Alice Desbiolles
« L’hypersensibilité chez l’adulte », Dr Nicolas Neveux
« Hypersensibles. Mieux se comprendre pour s’accepter », Elaine Aron
« Hypersensibles, apprendre à s’aimer soi-même pour être heureux », Isle Sand
« Ta sensibilité te tuera », Marie-France de Palacio

Aide et astuces pour les hypersensibles dans un prochain article

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